Savez-vous ce qu’est le greenwashing ?
C’est un « anglicisme qui sert à désigner les pratiques consistant à utiliser abusivement un positionnement ou des pratiques écologiques à des fins marketing. Le greenwashing peut par exemple se faire par des publicités trompeuses ou par le fait d’arborer des « labels verts maison » non officiels.» (source : https://www.definitions-marketing.com/definition/greenwashing/).
Le mot en lui-même est en fait la compression de « green » qui signifie « vert » et de « whitewashing » qui signifie « camouflage » : tout est dit !
Et autant vous dire que dans le domaine des cosmétiques où le consommateur est de plus en plus à la recherche de produits sains (pour son corps comme pour la planète), le greenwashing est une pratique très courante !Mais comment s’y retrouver ? Comment savoir si un produit est vraiment sain ?
1- Attention aux jolies phrases et aux visuels trompeurs
Le greenwashing passe d’abord, aussi et surtout par la communication. De jolies phrases, des couleurs et des images évocatrices… les marques ne reculent devant rien pour vous faire croire que le produit est totalement naturel, sain, respectueux de l’environnement etc. Ca n’est pas de la publicité mensongère puisqu’elles jouent sur les mots et sur notre subconscient « pour nous faire penser que ».
Par exemple, un emballage vert qui rappelle le côté naturel et le blanc qui évoque généralement la pureté attirera plus notre attention si on est sensible à l’écologie qu’un packaging rouge et noir. Si on ajoute à ça, des images de feuilles, d’arbres, une cascade, des fleurs, des papillons… forcément, notre esprit va identifier le produit à la nature sans avoir besoin d’un mot ou d’un slogan.
Attention aussi aux labels inventés (voire à l’auto-labellisation), à la mise en avant d’ingrédients qui évoquent une fabrication saine et artisanale (comme le savon de Marseille, la lavande de Provence …) et aux phrases trompeuses : « le meilleur de la nature… », « cosmétique végétale », « au naturel »…
Et puis il ne faut pas oublier que même la nature produit des ingrédients toxiques : les huiles essentielles doivent être utilisées avec précautions (elles sont notamment majoritairement allergisantes : sur les 26 molécules allergènes que les fabricants doivent obligatoirement étiqueter, 16 se trouvent dans les huiles essentielles), les plantes peuvent avoir poussé à l’aide d’engrais chimiques …
2- La norme ISO 16128 – plus greenwashing que jamais !
Parue dans sa version définitive en janvier 2018, elle est sensée harmoniser les pratiques relatives à la cosmétique et s’intéresse à deux définitions qui nous intéressent particulièrement : la définition des ingrédients dits naturels et biologiques.
Or cette norme ne va pas vraiment dans le sens des personnes attachées à une beauté plus saine et naturelle. En effet, la norme ISO 16128 autorise l’utilisation de la mention « naturelle » pour des cosmétiques contenant potentiellement des substances chimiques polluantes voire dangereuses pour notre santé :
– un ingrédient peut ainsi être qualifié de « dérivé naturel » s’il contient au minimum 50% de matières premières naturelles (autant dire que le reste peut être tout et n’importe quoi et surtout pas naturel…)
– une marque peut indiquer la mention « x % d’ingrédients d’origine naturelle » ou «x % d’ingrédients issus de l’agriculture biologique » sur le packaging de ses produits même si le reste de la composition provient d’ingrédients chimiques, synthétiques et même si du coup le produit contient potentiellement des substances dangereuses;
– un produit pourra être qualifié de « naturel » s’il contient un minimum de 95 % de substances naturelles ou d’origine naturelle … mais là encore, rien n’est dit sur les 5% restants ce qui laisse la porte ouverte aux ingrédients non naturels et nocifs.
De plus, cette certification n’interdit malheureusement pas l’utilisation d’ingrédients controversés dans la composition des produits même ceux qui sont désignés comme étant « naturels ».
En revanche, elle indique qu’un produit cosmétique pour recevoir l’appellation « biologique » si 100% de ses ingrédients sont issus de l’agriculture biologique et s’il a fait l’objet d’une certification indépendante. Malheureusement, on sait que l’agriculture biologique aussi utilise souvent des pesticides… et que cette appellation n’exclue pas pour autant la présence d’ingrédients décapants, allergisants, irritants comme par exemple l’alcool, les huiles essentielles, le sodium lauryl sulfate !
Méfiance donc quant à l’utilisation des mots et des appellations sur les produits même si cela se fait en toute légalité !
3- Sachez reconnaître les labels
A partir de là, il est donc bon de savoir vers qui se tourner et comment apprendre à reconnaître les produits qui correspondent vraiment à ce qu’on recherche si on souhaite se tourner vers des cosmétiques sains, (vraiment) naturels etc.
Je vous ai déjà parlé de la mention slow cosmétique que j’affectionne tout particulièrement et qui est en quelque sorte mon « guide d’achat » pour les produits utilisés par Relax’ Papillon et proposés à la vente dans la boutique.
Mais on peut aussi faire confiance à ces certifications qui s’attachent au respect de la nature et de la santé humaine (voire aussi parfois du bien-être animal).
En effet, ces labels ont des exigences assez pointues quant au processus de fabrication du produit, ses ingrédients mais aussi concernant le recyclage des emballages et la gestion des déchets par l’entreprise. Ces certifications ne sont malheureusement pas parfaites et certains « puristes » pourraient ne pas y trouver complètement leur compte : COSMEBIO autorise par exemple l’utilisation de sulfates dans les produits malgré un fort pouvoir décapant qui ne convient pas au soin quotidien de la peau.
Pour conclure …
Bien sûr pour les plus motivé(e)s et pointu(e)s d’entre nous, le meilleur moyen de connaître la composition d’un produit c’est d’apprendre à déchiffrer les étiquettes voire à opter pour le DIY (ce qui, je l’avoue n’est pas forcément mon cas).
Il est aussi important d’entendre, à mon sens, que tout ce qui est issu de la nature n’est pas forcément bon pour nous et/ou pour la planète (par exemple : l’huile de palme) et que ce qui provient de la chimie n’est pas forcément à diaboliser. Tout est question de mesure… Je vous conseille d’ailleurs de lire cet article que j’aime beaucoup, tiré du blog peau-neuve.fr. qui traite des applications pour décrypter les étiquettes des produits cosmétiques et des ingrédients sujets à controverse en général.
Mais si vous souhaitez vous faire plaisir et prendre soin de la nature comme de votre organisme, n’hésitez pas à venir faire un tour du côté de la boutique Relax’ Papillon. Ca n’est certainement pas parfait mais les efforts et les préoccupations sont réels !